Édition du lundi 27 septembre 2004
La « Haute autorité de lutte contre les discriminations » fera partie des premiers textes examinés par les députés lors de la rentrée parlementaire
Le projet de loi portant création de la « Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour légalité » devrait être examiné en première lecture par lAssemblée nationale au début de la session ordinaire qui sera ouverte le 1er octobre prochain, la Conférence des présidents nayant pas fixé de date à ce jour.
Ce texte transpose la directive 2000/43 du 29 juin 2000 relative à la mise en uvre du principe dégalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou dorigine ethnique.
Cette nouvelle autorité administrative indépendante a fait lobjet dune mission détude confiée à Bernard Stasi, dont le projet de loi reprend les recommandations. Composée dun collège de onze membres, elle aura compétence pour connaître de toutes les formes de discrimination prohibées par la loi ou par les engagements internationaux auxquels la France est partie. Elle pourra créer auprès delle tout organisme consultatif permettant dassocier à ses travaux des personnalités qualifiées et disposera de services placés sous lautorité de son président.
Toute personne qui sestime victime de discrimination, quelle provienne du racisme, de lintolérance religieuse, du sexisme, de lhomophobie ou du rejet des handicaps, pourra saisir la Haute autorité, laquelle pourra également se saisir doffice des cas de discrimination directe ou indirecte dont elle aura eu connaissance.
Pour rétablir la réalité des faits portés à sa connaissance, la Haute autorité pourra demander des explications à toute personne privée mise en cause devant elle et demander communication dinformations et de documents quel quen soit le support.
Les autorités publiques notamment les collectivités territoriales - et les organismes chargés dune mission de service public seront tenus dautoriser les agents placés sous leur autorité à répondre à toute demande de la Haute autorité.
Dans les cas où ses demandes ne seraient pas suivies deffet, cette dernière pourra mettre en demeure les personnes intéressées de lui répondre et, en cas de refus, saisir le juge des référés aux fins dordonner toute mesure dinstruction.
Elle favorisera la résolution amiable des différends portés à sa connaissance et pourra formuler des recommandations tendant à remédier à toute pratique discriminatoire ou à en prévenir le renouvellement. Elle pourra être invitée à présenter des observations devant les juridictions saisies de faits relatifs à des discriminations.
Enfin, la Haute autorité assurera la promotion de légalité par un certain nombre dactions : actions de communication et dinformation, programmes de formation, travaux détudes et de recherches, reconnaissance des bonnes pratiques professionnelles. Elle pourra recommander toute modification législative ou réglementaire et remettra chaque année un rapport au président de la République.
Le projet de loi achève, par ailleurs, de transposer en droit interne la directive européenne 2000/43 du 20 juin 2000 relative à la mise en uvre du principe de légalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou dorigine ethnique.<s
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